CARL MAILHOT (1937-2005)

UN GRAND MERCI POUR VOS TÉMOIGNAGES

Carl, à droite, en compagnie de son ami Jean-Pierre Vaillancourt. Photo prise au printemps 1958

« L'ange vagabond »

texte d'André Pronovost

paru dans La Presse, dans le courrier des lecteurs, mercredi le 28 décembre 2005

Le plus immortel de mes amis - et pourtant le premier à partir - a rendu l’âme ce matin, à Sorel, entouré de son épouse et de leurs quatre enfants.Carl Mailhot fut le premier ange vagabond de l’histoire du Québec. Tout le monde le connaissait à la fin des années cinquante. J’exagère à peine en disant qu’il se fit expulser de tous les collèges classiques et hôtels de campagne de la province. Aux États-Unis, de nombreux shérifs ne voulaient pas le voir rôder dans leurs parages. C’était ce qu’il disait, en tout cas. Il n’était pas assez mystique pour ressembler à Jack Kerouac, mais assez cinglé pour rivaliser avec Dean Moriarty, le complice de Kerouac. J’ai adoré Carl. C’est pour l’imiter, pour faire miens sa tristesse et ses autres thèmes chers, que je me suis mis à écrire.Il tint le rôle d’un jeune blond crâneur et décadent dans le premier film de Denys Arcand, Seul ou avec d’autres. Il publia un recueil de poèmes, Meilleur est rêvé, qu’il vendit de porte en porte, comme les poètes errants du dix-neuvième siècle. Son attachement au mot rêve lui venait à la fois de Nelligan et des pionniers du rock. Il fut le premier de mes amis à posséder une carabine et à tirer une corneille en vol. Un jour, il nous arriva avec des images pornographiques, l’une d’elles faisant voir, souriant à la caméra, une brunette en petite tenue piquant une saucisse au-dessus de ses chaudrons. Quelle époque !Sa plus célèbre évasion fut sans doute celle où, flanqué de sa corsaire et de leurs jeunes flibustiers, il monta à l’assaut du monde. Toute sa vie, Carl demeura ce poète tourmenté qui, de temps à autre, trouvait le calme sous la tente ou au milieu des mers immenses.Lise, ma sœur, avait quinze ans. Il l’accompagna chez des gens de la haute, un soir. Il passa un complet sombre et laqua ses cheveux blonds, et ramena ma frangine à une heure raisonnable. Il avait de belles manières, bien que ce fût un hors-la-loi.J’ai le visage baigné de larmes.

André Pronovost, le 20 décembre 2005   

« Comme il l’a voulu »

chronique de Franco Nuovo

(parue dans Le Journal de Montréal, le mercredi 11 janvier 2006)

En parcourant les journaux pendant les vacances, je suis tombé sur un texte signé par l’écrivain André Pronovost. Ce n’est pas le nom de l’auteur qui a attiré mon regard, mais le titre de sa lettre, « Un ange vagabond », et la photo en noir et blanc d’une famille posant sur le pont d’un bateau jaune.

(«La famille au Cap, 1991», photo d'archive publiée par La Presse en haut de la lettre d'André Pronovost. )

En y regardant de plus près, j’ai reconnu Carl Mailhot, marin barbu et auteur, avec sa compagne, Dominique Manny, des deux tomes de La V’limeuse autour du monde. Il y avait aussi sur la photo leurs quatre enfants. Ils étaient encore petits. La photo, de toute évidence, avait été tirée du bouquin racontant leurs six années de navigation en famille.

« Le plus immortel de mes amis (et pourtant le premier à partir) a rendu l’âme vendredi dernier, à Sorel, entouré de son épouse et de leurs quatre enfants… »

Dès les premiers mots, il était clair que Pronovost rendait hommage à son ami disparu quelques jours plus tôt. Ça m’a fait tout drôle. En fait, ça m’a attristé d’apprendre la mort de Carl Mailhot.

***

Pourtant, je le connaissais à peine, et surtout pas intimement, mais il avait suffi de quelques rencontres tournant toujours autour des bateaux, de la mer et de son écriture pour me le rendre sympathique. En fait, il m’était plus que sympathique. J’éprouvais pour lui du respect et de l’admiration ; des sentiments rares.

Oui, de l’admiration pour un homme qui a eu le courage de réaliser le rêve de la plupart des amateurs de voile : construire son bateau, sortir des cales d’un monde étriqué et partir sur les océans.

C’est ce qu’il a fait, Carl Mailhot. Avec Dominique et avec les gamins alors bien jeunes qu’ils ont choisi d’envoyer à l’école de la vie, de la vie en mer, à l’école de la vie des cultures étrangères, toutes voiles dehors, ils se sont laissé emporter par les vagues, poussés par le vent, de terres en continents, pendant six ans.

Comment ne pas respecter et admirer un homme qui a vécu comme il l’a voulu ? Un homme certainement têtu et obstiné. Parce qu’il en faut, de l’obstination, de la détermination et de la force pour construire un voilier de 50 pieds, enlever sa tribu et la ramener des années plus tard à bon port, peut-être un peu déracinée, mais gavée d’aventures et de liberté. N’est-ce pas ce qu’il y a de plus beau à léguer ?

Et puis, il y a eu l’écriture du premier des deux volumes racontant leur périple. Et puis, encore, il y a eu la quête d’un éditeur. Or, les éditeurs au Québec, ne sont pas très portés sur le rêve. Alors, Carl Mailhot, qui n’essuyait pas là sa première tempête, moins démonté que les mers déjà rencontrées, a fondé sa propre maison d’édition.

***

Hier, j’ai retracé Dominique, la compagne de Carl. Pas évident de suivre ces nomades qui partent toujours sans laisser d’adresse. Il suffit de regarder le soleil un instant pour les perdre de vue.

Ainsi, après un an passé aux îles de la Madeleine, la mer à leurs pieds, Dominique a vécu la dernière année* sur le bord du fleuve à s’occuper de son homme et à regarder avec lui les bateaux glisser comme au temps où ils ont construit la V’limeuse.

Son amoureux a rendu son dernier souffle, et après tous ces mois d’accompagnement, à l’heure qu’il est, Dominique reprend le sien. Tranquillement.

Les enfants, eux, sont grands.

Et la V’limeuse, elle, attend. Patiemment. Fidèle, elle attend Dominique et le vent. Elle attend le bon moment pour chevaucher à nouveau l’océan.

Franco Nuovo

(* les derniers mois...)

Carl Mailhot a de nouveau largué les amarres.

Définitivement, cette fois.

Le navigateur familial est parti en solitaire

laissant sa famille équipage sur le quai.

Il ne naviguera désormais que dans nos souvenirs.

C’est dire qu’il se profilera dans les embrunsde nos nostalgies de lui…

…professeur passionnant de cinéma

…journaliste photographe

…parfois acteur à l’écran

…randonneur infatigable

…joyeux complice

…embobineur de bon aloi

…ami convivial

…père poule exigeant

…compagnon attentionné

…débrouillard opiniâtre

…navigateur vlimeux

…écrivain nécessaire

…un des initiateurs des Rendez-vous du Cinéma Québécois*

Belle embellie, Carl. 

Nous gardons tes lettres d’appel…

En cas de détresse sur le quai.

Robert Blondin

* Carl a fondé la Semaine du cinéma québécois en 1973, alors qu'il enseignait le cinéma au Cégep Saint-Laurent. L'événement annuel naviguera sous cette amure durant 7 ans avant de mouiller l'ancre en 1980. Changement complet d'équipage, les Rendez-vous d'automne prennent la relève en 1982, et deviendront bientôt les Rendez-vous du cinéma québécois, leur forme actuelle.

Ci-dessous, le texte écrit par Claude Cartier, étudiant de Carl en 1973, et publié dans le catalogue des Rendez-vous du cinéma québécois 2006 :

Adieu à Carl Mailhot

Il était une fois, au début des années 1970, un cégep au Coeur duquel l’effervescence socio-politique  et artistique allait dynamiser notre société québécoise.

Un professeur de cinéma et une poignée d’étudiants y apportèrent une bouffée culturelle aussi rebelle qu’engagée qui allait s’appeler La Semaine du cinéma québécois. Succès immédiat.

L’initiative arrivait à point : le Québec avait le goût de fréquenter notre cinéma alors presque inexistant de nos écrans commerciaux. Avec le temps, l’événement allait essaimer dans plusieurs villes du Québec. Pendant huit années, Carl l’inspirera, dirigera la Semaine avec la vision d’un capitaine de navire, une autre de ses passions. Bientôt l’appel de la mer sera d’ailleurs le plus fort.

Il quittera la terre et ses écrans pour la mer. Avec femme et enfants. Ces v’limeux de la V’limeuse feront le tour du globe pendant six ans. La Semaine du cinéma québécois, orpheline de son capitaine visionnaire, fera une halte et deviendra… Les Rendez-vous du cinéma québécois.

En décembre 2005, Carl Mailhot nous a quittés pour prendre définitivement le large.

"Si on ne laisse pas au voyage le droit de nous détruire un peu, autant rester chez soi." Nicolas Bouvier

Pensée.
 
Lorsque l'on est au loin, les nouvelles de nos proches nous touchent encore plus.

Parfois elles sont douloureuses.

À chaque jour, la vie suit son cours, à chaque jour, pour tout le monde, la vie s'essouffle.

Lorsque l'on est au loin, c'est toujours bien difficile d'apprendre qu'une vie qui nous était chère, a rendu son dernier souffle.

Pour nous, gens de bateau, c'est une famille qu'on aurait aimé inventer.
Une famille que l'on a découverte au même moment que mijotaient dans nos têtes nos projets de mer.
Une famille qui avait vécu ce que l'on se demandait: s'il était possible et pas trop fou de vivre une telle vie.
Une famille qui fut un exemple.
Une famille simple qui a vécu sa "folie" et son goût de l'aventure, de l'amour et de la découverte.

Cette famille, ce sont des amis de bateau, ce sont des V'limeux.
Certains les connaissent peut-être, d'autres, sûrement.

Cette famille, c'est la V'limeuse, du nom de leur grand bateau jaune.
Carl, Dominique, Évangéline, Damien et les jumelles, Noémie et Sandrine.

Une famille que nous avions découverte à leur retour d'un voyage de sept ans autour du monde.
Une famille qui est devenue notre modèle, notre inspiration, des amis.

Ce fut avec une grande tristesse que nous avons appris que la V'limeuse avait perdu un de ses capitaines.
Carl nous a quittés pour aller naviguer dans un autre monde.
Un autre super voyage, une belle aventure, mais malheureusement pour nous, un voyage sans possibilité de retour.

En clin d'oeil à ce Carl, voici une phrase qu'il nous avait écrite,
c'est une pensée de Nicolas Bouvier écrite dans «Journal d'Aran et d'autres lieux»:

"Si on ne laisse pas au voyage le droit de nous détruire un peu, autant rester chez soi."

Salut,

Serge
au nom des Véliserdiens
directement du Véliserdi,
encore à Avignon pour quelques jours,
France d'en bas.

Dimanche 29 janvier 2006

Carl,

Je suis un des lecteurs qui est passé de l’autre côté d’un livre que tu as écris avec ta famille – exactement comme on passe de l’autre côté du miroir.

J’ai donc embarqué sur la V’limeuse, coffre d’outils à la main, au lieu d’un sac à dos, en me disant que je ferais la vaisselle pour gagner mon voyage ; de toute façon faut que tu t’y habitues mon potte : l’aventurier lave sa vaisselle lui-même… c’est comme ça, faut l’accepter, on peut rien y faire – mec…

Entre vous et moi, laver la vaisselle à bord de la V’limeuse est assez ritualisé :

d’abord on gratte une épaisse couche de sauce jadis onctueuse, brûlée solide au fond d’un chaudron – il fait chaud et humide – on frotte beaucoup – sinon très- en tout cas longtemps c’est sûr, avec toutes sortes de trucs ; des machins en nylon noir, des pads verts, des tampons d’acier tel numéro, etc. C’est très zen. Des fois on a vraiment envie de balancer cette saloperie de casserole à la flotte, mais on peut pas c’est la seule.

Finalement on voit le fond et on est tout content parce qu’on a réussi tout ça dans un minimum d’eau savonneuse. Car c’est bien connu, en mer faut économiser l’eau de vaisselle même savonneuse.

Souvent nous discutions de la manille de rechange avec Dominique ou Damien, des amis arrivaient et on remettait ça avec le cours de la vis en inox 316 filet 10-32 avec l’écrou autobloquant. Parfois, pour faire diversion, tu jetais un pavé dans la mare en déclarant que l’amour n’existe pas.

J’essayais alors de comprendre ce postulat en le juxtaposant avec le fait de construire un bateau, d’y mettre toutes ces vies : femmes, enfants, chiens, cageots de légumes, et de partir faire le tour du monde…

L’énigme à ce jour reste entière.

On travaillait fort à bord et chaque soir je rentrais chez moi à Montréal, cap au nord, en descendant les onze ou quatorze marches d’une échelle ou d’un escalier – c’est selon la saison ou la bonne fortune. La V’limeuse était alors en rénovation dans une marina à Longueuil.

J’étais content ; on m’avait enfin reconnu comme marin avec le grade « cale sèche»…

… ce détail – le bateau à sec juché si haut dans les airs m’avait échappé – je me croyais en mer, mon vieux.

Je me rappelle ces longues journées outils à la main où j’attendais le commentaire que tu ferais après avoir admiré en silence ce que je venais de construire, tu disais alors : « c’est tellement bon et beau que ça coulera jamais à la même vitesse que le reste du bateau en cas de naufrage. »

Je me disais c’est fantastique, la V’limeuse s’est bâtie à coup de blagues torrides – au moins une par jour.

Parfois, en équipage réduit – Loula et Ti-loup étant occupés à digérer une marmotte à l’ombre sous la coque – tu te chargeais malgré ton statut de capitaine de trimballer bouteilles vides ou pleines question de compenser les litres de sueur évaporés de ces braves lecteurs en train de s’amariner dans la salle des machines.

Je te reconnaissais comme un digne représentant de la marine montante, de cette nouvelle marine marchande qui marchande le plus possible parce que trop souvent à sec de toile ou à sec tout court.

Et puis cette journée glorieuse où vêtu de ton costume d’apparat – gougounes et short tyrolien- je t’ai décerné le grade de «caboteur cabotin». Tu avais les larmes aux yeux ou était-ce le soleil dans la face – en tout cas t’étais vachement fier et ça se voyait.

Le temps passe à coup sûr – un automne avec une gueule de Cap Horn puis un hiver antarctique figé.

Dans ces petits matins frais le printemps se pointa avec la promesse d’un été jaune comme la V’limeuse. Ça sentait la décongélation au micro-ondes ; l’histoire allait pouvoir continuer.

Subtilement, il y eut un détournement de bateau, donc d’histoire. On se croit le maître pour réaliser après-coup que nous sommes que le pied, gauche ou droit du destin. Et tout en se voyant marcher, il arrive qu’on se sente porté. Comme si one ne faisait qu’un pas sur deux.

Tu me présentas le projet de « Dingo » comme un membre de la famille. Damien donna l’élan, je n’eus pas vraiment le temps de poser le pied à terre. Le temps comptait – les choses se mirent en branle très rapidement, pour dire vrai, nous courions maintenant. Tous ensemble, pour le sport il paraît.

Nous accouchâmes Dingo dans le même état d’excitation que de jeunes stagiaires en médecine vétérinaire accouchent d’un étalon magnifique sur la paille, lampes frontales vacillantes. Il ira piaffer et galoper dans son pré – l’Atlantique – crinière au vent.

Je garde en mémoire ces moments où tu passais l’aspirateur après chaque journée de travail, rangeant nos outils avec un ordre particulier, on jouait du violon, de la guitare, du piano avec passion. Je compris plus tard que tu étais un chef d’orchestre avec des baguettes invisibles et que nous jouions une symphonie mémorable…

Puis un temps de Pénélope s’installa, tissant une toile d’araignée malfaisante dans ton corps…

Je n’ai jamais navigué en mer avec toi… mais sur terre un peu.

Capitaine, malgré tout le respect que je te dois, je ne peux pas regarder un navire sombrer, ça me fait un sale trou au cœur. J’aime mieux savoir que dans mon dos tu es passé de l’autre côté d’un miroir…

Adieu, Carl – frère de la côte !

Stan

Dernier appareillage d'un oiseau du large

(éditorial, Escale Nautique, printemps 2006, par Michel Sacco)

J'ai rencontré Carl Mailhot pour la première fois en 1993 alors qu'il tenait une chronique hebdomadaire dans le quotidien La Presse, peu après son retour de voyage au cours duquel il avait trimballé femme et enfants pendant six ans autour du monde dans le ventre de la V'limeuse. Cet atterrissage encore récent et le besoin de se dénicher une nouvelle occupation à terre n'était qu'une autre de ces acrobaties à laquelle sa vie de voyageur l'avait habitué. Pour peu que l'on possède deux grammes de curiosité et le goût de lui poser quelques questions, il devenait bien difficile de s'ennuyer en sa compagnie. L'animal avait bien plus d'une corde à son arc et la décision, prise une fois pour toutes, de vivre en liberté nourissait toutes ses audaces.

Il partageait avec sa compagne Dominique Manny un talent de plume qui mérite le respect et ils ont raconté tous les deux quelques pages de leur existence qui constituent parmi les plus jolis récits de voyage que l'on ait écrit ici, carnets de route et de vie qui ont certainement donné des ailes et la force de s'envoler à d'autres rêveurs impénitents.

«Je pense souvent à ces années de grâce où, curieusement, le mot bonheur ne fut jamais prononcé. Nous ne cherchions sans doute pas de satisfaction de ce côté. Je crois plutôt que nous répondions au seul instinct qui commande d'avancer. Comme si nous avions renoué sur l'eau avec l'esprit des grandes migrations de jadis*.»

L'équipage de «conquérants en sandales» qui mit pied à terre était soudé pour la vie. Une tribu où avait germé dans le coeur de chacun la conviction qu'il fallait suivre sa route sans se laisser effrayer par les embûches. J'aime à penser que Sandrine, Noémie, Évangéline et Damien, les enfants de la V'limeuse, ne sont pas les seuls à avoir hérité de la lumière du voyage et que les mots de Carl ont semé quelques graines de liberté que le vent se chargera de déposer au bon endroit.

Carl Mailhot nous a quittés le 20 décembre, quelque part au bord du Saint-Laurent. Le sillage de la V'limeuse n'a rien perdu de son éclat.

* Carl Mailhot, De la V'limeuse à Dingo

retour au menu principal 

Qui sommes-nous? * Carl * Dominique * Évangéline * Damien * Noémie * Sandrine * Comment nous sommes-nous fait connaître? * La V'limeuse: le bateau * La V'limeuse: les voyages * La V'limeuse autour du monde: le livre, tome 1 * tome 2 * Le Groupe Nautique Grand-Nord et Bas-Saint-Laurent * Les conférences * Photos de voyage * Liens vers d'autres sites *Pour nous rejoindre *